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Le Togo va mettre en œuvre la Convention sur l’eau pour une gestion améliorée de ses ressources en eau partagées

water togo

Plus de deux-tiers des ressources en eau du Togo sont partagées, notamment à travers le bassin du Mono (partagé avec le Bénin), le bassin de la Volta (partagé avec le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali) ainsi que les aquifères du bassin sédimentaire côtier (partagé avec le Ghana, le Bénin et le Nigéria). 

Dans un contexte marqué par des pressions accrues sur ses ressources en eau dues aux effets du changement climatique, aux pollutions ainsi qu’à une urbanisation croissante, le Togo rencontre à l’heure actuelle plusieurs défis notamment le besoin de renforcer le suivi quantitatif et qualitatif des ressources en eau ou encore la nécessité de mettre en place un mécanisme de coopération pour la gestion des aquifères du bassin sédimentaire côtier; qui sont la principale source d’alimentation en eau de la capitale Lomé. La question de l’adaptation au changement climatique à travers le développement des mesures innovantes et des techniques de gestion d’eau est aussi une priorité pour le pays. 

Pour répondre à ces défis, Le Togo vient de valider son plan d’actions de mise en œuvre de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau, dont le secrétariat est assuré par la CEE-ONU) lors d’un atelier national conjointement organisé avec la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les principaux acteurs sectoriels représentant l’Administration, les collectivités locales et des partenaires techniques financiers actifs dans le pays ont pris part à cet atelier marquant ainsi une étape importante dans la mise en œuvre de la Convention sur l’eau au Togo.  

Le Togo est devenu Partie à la Convention sur l’eau le 27 décembre  2021 afin de renforcer son cadre institutionnel et politique pour une gestion plus durable et concertée de ses ressources en eau.  

Déjà partie aux Conventions portant sur le statut des fleuves Volta et Mono, relatives à la création des Autorités de bassins de ces deux fleuves, l’application des principes et obligations de la Convention sur l’eau, à travers une stratégie et un plan d’actions de mise en œuvre national, permettra au Togo de consolider la gouvernance de l’eau à l’échelle nationale et transfrontalière.  

Porté par le Ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise du Togo, l’exercice de développement d’une stratégie et d’un plan d’actions de mise en œuvre a permis au Togo d’identifier les principaux défis qui s’annoncent en ce qui concerne la mise en œuvre des obligations de la Convention mais aussi les opportunités existantes pour matérialiser de manière concrète la Convention sur l’eau sur le terrain à travers des  mesures et actions  sur les plans juridiques, administratives, économiques, sociales et environnementales. 

Organisé par le ministère de l’eau et de l’hydraulique villageoise avec le soutien de la Commission de la CEDEAO et du secrétariat de la Convention sur l’eau, l’atelier a rassemblé une cinquantaine de participants notamment des représentants des différents ministères sectoriels, qui ont pu apprécier, commenter et suggérer des ajustements en vue de la finalisation du plan d’actions. La présence des représentants de pays voisins et des principaux organismes de bassin que sont l'Autorité du Bassin de la Volta et l'Autorité du Bassin du Mono a favorisé le partage d'expériences et la discussion sur la mise en œuvre de la Convention au niveau régional.  

Le Directeur de Cabinet du Ministre de l’eau, M. Affo Bôni Adjama,  au nom du ministre, a rappelé que les actions identifiées dans le plan  cadrent bien avec les priorités nationales en matière de gestion intégrée des ressources en eau et en matière d’accès à l’eau potable et l’assainissement comme celles de la Feuille de Route du Gouvernement 2020-2025 ou du plan stratégique pour l’accès à l’eau et l’assainissement pour tous à l’horizon 2030 ;  confirmant ainsi le rôle catalyseur de la Convention. Le Représentant Résident de la CEDEAO au Togo, M. Barros Bacar Banjai a rappelé que « la politique des ressources en Eau de l’Afrique de l’Ouest adoptée par la CEDEAO en 2008 encourage les Etats membres de la CEDEAO à adhérer ou ratifier les Conventions internationales sur l’eau et à les mettre en œuvre. C’est à ce titre de la Commission apporte des appuis aux Etat membres pour conduire leur processus et qu’un projet de Directive sur la gestion des ressources en eau partagées a été préparée avec une adoption prévue dans le courant de l’année 2023 ». Ce contexte politique régional crée indéniablement des conditions favorables au soutien et à la progression de la coopération transfrontière dans le domaine de l’eau par différents acteurs du développement en Afrique de l’Ouest. 

A ce titre, l’atelier a aussi été l’occasion d’entendre d’autres partenaires techniques et financiers présents dans le pays et dans la région tels que le Partenariat Mondial pour l’Eau- Afrique de l’Ouest, la Banque Africaine de Développement, le Fond d’Adaptation ou encore la GIZ qui ont manifesté leur intérêt à soutenir les actions thématiques du plan de mise en œuvre qui s’inscrivent dans leurs priorités stratégiques et dans celles du gouvernement.  

Le Togo s’apprête maintenant à finaliser le plan et identifier les actions prioritaires pour une implémentation prochaine avec le soutien de certains partenaires techniques et financiers et de la Commission de la CEDEAO.  

L’accompagnement du Togo par le secrétariat de la Convention pour le développement de la stratégie et du plan d’actions de mise en œuvre s’inscrit dans le cadre du projet de l’Union Européenne « Promouvoir l'adhésion à la Convention sur l'eau » qui vise à soutenir l'adhésion et la mise en œuvre de la Convention sur l'eau et à renforcer ainsi la coopération transfrontalière dans le domaine de l'eau et la gestion durable et pacifique des ressources en eau partagées.