UNUnited Nations Economic Commission for Europe

Note pour la Presse

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Répercussions sur les marchés de la région de la CEE-ONU du commerce chinois des produits forestiers et des politiques relatives à l'exploitation du bois comme source d'énergie,
aux marchés publics et aux changements climatiques

Genève, le 10 octobre 2006 -- Le Comité du bois de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) a étudié la situation du marché des produits forestiers en 2006 et les prévisions des marchés pour 2007 au vu des problèmes actuels. Les discussions annuelles du Comité du bois concernaient l’influence de la Chine sur les marchés des produits forestiers dans la région de la CEE-ONU. Le texte intégral de la déclaration du Comité est joint, de même que les tableaux récapitulatifs des prévisions. Les points essentiels de la déclaration sont résumés ci-après.1 Voir également le communiqué de presse du Comité du bois sur le Forum de politique générale intitulé : «  Les Gouvernements luttent contre l'abattage illégal tout en favorisant la gestion durable par leurs achats  » (ECE/TIM/06/P05).

Répartition du marché et développement des politiques
  • Selon les prévisions, les marchés des produits forestiers devraient se maintenir à des niveaux records dans l’ensemble de la région de la CEE-ONU en 2006 et en 2007.
  • Répercussions rapides de l’industrie forestière chinoise sur les marchés.
  • Inquiétude persistante concernant l’abattage illégal et les changements climatiques.
  • Les prix élevés de l’énergie et les politiques de l’énergie conditionnent les marchés du bois comme source d’énergie.
  • Concurrence accrue sur les marchés du bois malgré une croissance des forêts excédant les quantités enlevées.
Influence de la Chine sur les marchés de la région de la CEE-ONU
  • La Chine s’est hissée au rang de principal exportateur de produits forestiers.
  • La Chine occupe la seconde place, après les États-Unis, en tant qu’importateur.
  • La Chine est le premier importateur mondial de grumes, aussi bien de résineux que de feuillus.
  • La Chine importe de la Russie 19,2 millions de m³ de grumes. Toutefois, d’après les experts russes, d’importants volumes de grumes en provenance de coupes illicites sont également exportés depuis la région extrême-orientale de la Russie.
  • Essor considérable des installations de transformation du bois et des infrastructures commerciales grâce aux aides publiques.
  • Progression des exportations de meubles de la Chine de 34 % par an.
  • La Chine est le principal fournisseur de meubles aux États-Unis, entraînant des restructurations de l’industrie américaine.
  • Les produits du bois chinois bon marché amènent une multiplication des litiges commerciaux.
  • Soit les entreprises de la région de la CEE-ONU tirent profit du commerce avec la Chine, soit elles rationalisent les opérations.
Produits forestiers certifiés
  • Au niveau mondial, 275 millions d’hectares sont désormais certifiés comme étant gérés selon des modes assurant une exploitation durable.
  • 90% des forêts certifiées se trouvent dans la région de la CEE-ONU.
  • Les principaux systèmes de certification s’attachent à promouvoir activement la certification des forêts russes.
  • Les gouvernements et les pouvoirs publics mettent en place des politiques visant à stimuler la demande de produits certifiés.
  • Certaines statistiques concernant la valeur et le volume des produits forestiers certifiés font défaut.
Industrie des produits forestiers durable
  • Les grandes sociétés et les associations professionnelles acceptent de plus en plus d’endosser la responsabilité qui leur incombe en ce qui concerne la gestion durable des forêts et le développement durable du secteur forestier.
  • Les associations et organisations exigent de leurs entreprises membres qu’elles rendent compte de bon nombre de principes de la viabilité, tout récemment en ce qui concerne les changements climatiques.
  • Les entreprises et les associations industrielles consacrent beaucoup de temps et de ressources pour apporter la preuve que leurs pratiques commerciales répondent à des visées plus ambitieuses dans les domaines social et écologique.
Perspectives économiques
  • La croissance économique mondiale reste soutenue en 2006, à plus de 5 %, un taux de croissance analogue étant escompté pour 2007.
  • Les économies des régions en développement enregistrent une croissance plus rapide que celle des pays développés.
  • L’inflation demeure faible en dépit de prix de l’énergie élevés.
  • Les prix du logement ont augmenté dans le monde au cours des cinq dernières années, laissant craindre une éventuelle chute brutale des prix.
  • Le marché du logement aux États-Unis a atteint son niveau record en 2005, le nombre des mises en chantier devrait atteindre « seulement » 1,8 million en 2006.
Matières premières ligneuses
  • En réponse à une demande soutenue, les quantités enlevées de bois ronds ont atteint des niveaux records.
  • On a remédié aux dégâts causés par les tempêtes en Suède, même si une partie de ce bois est encore entreposée dans les forêts.
  • En Europe, les prix du bois rond ont augmenté tandis que les propriétaires forestiers privés vendent leur bien.
Le bois comme source d’énergie
  • Les politiques appuyant le développement durable de l’Union européenne et la hausse des prix de l’énergie favorisent l’expansion de la demande de bois utilisé comme combustible.
  • La demande de pellettes de bois, en plein essor en Europe, a créé de nouveaux débouchés commerciaux.
  • La Chine se fixe des objectifs ambitieux et le pays investit dans le bois comme source d’énergie.
  • Nouveaux débouchés pour les propriétaires forestiers et les fournisseurs d’énergie.
Sciages résineux
  • Selon les prévisions, les marchés des sciages résineux continueront de croître pour atteindre de nouveaux niveaux records dans la région de la CEE-ONU en 2006 et 2007, et ce malgré la récession dans le secteur du bâtiment aux États-Unis.
  • Les prix des sciages résineux aux États-Unis ont été irréguliers mais ont baissé en 2006. La consommation européenne, quant à elle, augmentera. Les prix des sciages résineux, en plus de leur irrégularité, ont baissé aux États-Unis. Quant aux prix européens, ils ont tendance à augmenter.
  • En Colombie britannique (Canada), les insectes continuent de ravager les forêts – plus d’un milliard de m³ de bois – excédent de bois rond et de sciages.
  • Le différend qui opposait les États-Unis et le Canada à propos des sciages résineux a été réglé et un nouvel accord de sept années a été conclu – 4 milliards de dollars de taxes ont été remboursés au Canada.
  • La consommation européenne devrait atteindre des niveaux records et s’accroître de 2 % en 2006 ainsi qu’en 2007.
  • Pénurie de rondins dans les régions d’Europe où le niveau des prix est bas, la demande élevée et la capacité des scieries en augmentation.
  • La production russe de sciages résineux devrait augmenter de 5 % en 2006 et de 7 % en 2007, cet accroissement étant destiné à l'exportation.
Sciages feuillus
  • Aux États-Unis, les scieries ont rationalisé leurs méthodes de production pour compenser la baisse de la consommation intérieure.
  • Hausse des exportations américaines à destination de l’Asie.
  • Les importations chinoises de grumes en provenance d’Europe et des États-Unis ont entraîné une hausse des prix.
  • Les politiques en matière de marchés publics ont servi de catalyseur pour la certification des produits de bois feuillu.
  • Des associations professionnelles ont élaboré des énoncés de mission et des plans d'action visant à déterminer la légalité des sources.
  • La consommation européenne augmente.
  • La valeur à l'importation des produits en bois tropicaux de transformation secondaire est la même que celle des produits de transformation primaire.
  • Les exportateurs tropicaux considèrent les politiques en matière de marchés publics et les futurs règlements de l’Union européenne comme des barrières non tarifaires.
Panneaux dérivés du bois
  • La consommation en Europe devrait atteindre des niveaux records.
  • En Amérique du Nord, la consommation devrait baisser suite à la diminution du nombre de mises en chantier.
  • Les coûts de production se sont envolés en même temps que les coûts de l'énergie, de la résine et des transports à cause du niveau élevé des prix du pétrole.
  • Malgré une baisse de la demande aux États-Unis, on prévoit une augmentation de la production des OSB.
  • En Russie, la production de panneaux devrait augmenter considérablement avec l'expansion prévue de la production à destination du marché intérieur.
Papiers, cartons et pâtes de bois
  • Les producteurs de papier européens ont établi un nouveau record de production – la consommation devrait rester identique en 2007.
  • La production et la consommation sont en baisse aux États-Unis.
  • En Russie, la consommation et la production progressent rapidement.
Produits forestiers à valeur ajoutée
  • Croissance phénoménale des exportations de meubles de la Chine.
  • Les échanges de meubles à l'échelle mondiale se sont développés plus vite et plus largement que prévu, ce qui a eu de graves conséquences pour les fabricants traditionnels.
  • La Chine pourrait bien être actuellement le premier exportateur mondial de meubles, détrônant ainsi l'Italie.
  • Les États-Unis et l'Europe importent de Chine respectivement 43 % et 33 % de leurs meubles en bois.
  • Le bois a augmenté sa part dans le secteur des revêtements de sol en Europe mais doit faire face à une concurrence très rude.
  • Une campagne de marketing a été lancée pour promouvoir les parquets en « bois véritable ».

 

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Déclaration sur l’évolution des marchés des produits forestiers en 2006
et les perspectives pour 2007

Le Comité a adopté le texte officiel ci-après, dans son intégralité, le 6 octobre 2006.

I. Vue d’ensemble des marchés des produits forestiers en 2006 et 2007

Les marchés des produits forestiers dans la région de la CEE-ONU ont atteint des niveaux records en 2005 et, selon les prévisions du Comité du bois, ils devraient continuer de croître en 2006 et 2007. La croissance météorique de l’industrie forestière de la Chine et ses effets sans précédent sur les marchés mondiaux représentent un défi, tout en ouvrant également des possibilités, tant pour les intervenants sur les marchés que pour les décideurs. Il en va de même d’autres facteurs déterminants tels que les changements climatiques, les prix élevés de l’énergie et l’inquiétude qu’inspirent aux pouvoirs publics les pratiques forestières incompatibles avec une gestion durable. La conjonction de ces diverses influences provoque une profonde transformation des marchés. Leur souci constant de garantir la viabilité et la légalité de l’exploitation des ressources en bois a conduit certains gouvernements à formuler des politiques en matière de marchés publics pour les produits du bois et les articles en papier. Les associations professionnelles, voire certaines entreprises, élaborent elles aussi des principes directeurs pour une politique d’achats responsable. Les prix élevés de l’énergie font du bois une source d’énergie économiquement intéressante et, associés aux facteurs plaidant en faveur de l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, ouvrent des perspectives nouvelles aux propriétaires forestiers et aux fournisseurs d’énergie, qui englobent les industries forestières de certains pays. Ces changements ont notamment pour effet d’accentuer la concurrence pour les matières premières, d’où une hausse des prix importante pour certaines industries.

Influence de la Chine sur les marchés de la région de la CEE-ONU. La Chine s’est rapidement hissée au rang de principal exportateur de produits forestiers en valeur, et occupe la seconde place, immédiatement après les États-Unis, en tant qu’importateur. Ses propres forêts ne permettent à la Chine de satisfaire qu’une faible partie de ses besoins en bois rond industriel, de sorte qu’elle est désormais le premier importateur mondial de grumes, aussi bien de résineux que de feuillus. La Russie est le principal fournisseur de grumes de résineux, puisqu’elle couvre à peu près 70 % des besoins chinois. Une faible proportion des importations chinoises est d’origine certifiée mais il semblerait qu’une partie importante de ces importations provienne de sources illicites. D’après les sources officielles russes, la Chine importe de la Russie 19,2 millions de m³ de grumes, toutefois les experts russes estiment qu’en dehors de ce volume, d’importantes expéditions de grumes provenant de coupes illicites se font depuis la région extrême-orientale de la Russie vers la Chine.

Les investissements dans les usines et les moyens de transport, favorisés par des aides publiques, ont entraîné un essor considérable des produits ligneux de la transformation du bois à valeur ajoutée, notamment les meubles, les éléments de menuiserie et les moulures. Au cours de la dernière décennie, les exportations de meubles de la Chine ont progressé de 34 % par an et la Chine est de loin le principal fournisseur de meubles des États-Unis et seul le Canada la dépasse en tant que fournisseur de produits forestiers. L’avantage dont la Chine bénéficie en raison de sa main-d’œuvre peu coûteuse est contrebalancé par la hausse des coûts des matières premières, de l’énergie et des transports. La concurrence des produits du bois chinois bon marché amène une multiplication des litiges commerciaux: des plaintes ont été déposées dans ce contexte aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et en Italie. Malgré la montée en flèche des exportations, la consommation intérieure qui absorbe près de 75 % de la production, progresse elle aussi avec l’élévation du niveau de vie. Les entreprises de produits forestiers de la région de la CEE-ONU sont confrontées à une transformation rapide des marchés: certaines parviennent à tirer parti des investissements réalisés en Chine et du commerce avec la Chine, tandis que d’autres, incapables de s’adapter, ont enregistré une baisse de leurs recettes.

Produits forestiers certifiés. En 2006, la superficie de forêts certifiées comme étant conformes à une gestion durable a produit près de 275 millions d’hectares, 90 % de cette capacité se situant dans la région de la CEE-ONU, à raison de près de 30 % dans la région de l’UE/AELE et près de 60 % en Amérique du Nord. Les forêts russes ne sont toujours pas certifiées, mais même leur plus grand marché d’exportation de grumes, à savoir la Chine, commence à importer du bois certifié (principalement en vue de la réexportation de produits finis destinés à des détaillants soucieux de la protection de l’environnement en Europe et aux États-Unis). Les principaux systèmes de certification s’attachent à promouvoir activement la certification des forêts russes. Les politiques en matière de marchés publics et les politiques d’achats des entreprises privées appellent de plus en plus à une certification des produits forestiers comme garantie d’une gestion durable des forêts. Des inquiétudes ont été exprimées quant à la disponibilité d’informations permettant d’observer, de mesurer et d’analyser le marché des produits forestiers certifiés : l’inclusion de produits forestiers certifiés dans la classification commerciale et l’amélioration de rapports par système de certification pourraient améliorer cette situation.

Industrie des produits forestiers durable. Les grandes sociétés et les associations professionnelles acceptent de plus en plus d’endosser la responsabilité qui leur incombe en ce qui concerne la gestion durable des forêts et le développement durable du secteur forestier. Elles adhèrent à des codes de conduite comprenant des principes directeurs en matière d’achats responsables. Les associations et organisations, telles que le Conseil international des associations forestières et papetières et le Conseil mondial des  milieux du commerce pour le développement viable, exigent de leurs entreprises membres qu’elles rendent compte de bon nombre de principes de la viabilité, tout récemment en ce qui concerne le bois et les changements climatiques. Les entreprises et les associations industrielles consacrent beaucoup de temps et de ressources pour apporter la preuve que leurs pratiques commerciales sont non seulement conformes aux normes juridiques minimales, mais répondent aussi à des visées plus ambitieuses dans les domaines social et écologique. Ces efforts ont pour objectif d’atténuer le risque que l’image de l’entreprise se ternisse, ce qui peut causer un préjudice économique important, particulièrement dans les pays où il existe des marques très connues et où les entreprises ont une réputation à défendre.

II. Perspectives économiques

En octobre 2006, la croissance économique mondiale reste soutenue, à plus de 5 %, un taux de croissance analogue étant escompté pour 2007. Les économies des régions en développement enregistrent une croissance plus rapide que celle des pays développés (plus de 7 % contre 3 % environ en 2006). L’inflation demeure faible. Les prix de l’énergie sont élevés par rapport aux périodes précédentes et exercent une influence sur tous les secteurs de l’économie, même si le prix du pétrole a baissé après avoir atteint un maximum au cours de l’été 2006. Les prix du logement ont généralement augmenté dans le monde au cours des cinq dernières années, ce qui laisse craindre une éventuelle chute brutale des prix. Il semble que le marché du logement aux États-Unis ait atteint son niveau record en 2005: en juillet 2006, le nombre des mises en chantier, avec un chiffre annuel de 1,8 million, restait élevé, mais avait baissé de 13 % par rapport à juillet 2005. L’ampleur du stock de logements invendus aux États-Unis donne matière à inquiétude.

III. Évolution de secteurs spécifiques du marché

Matières premières ligneuses, y compris l’énergie dérivée du bois. Pour la cinquième année consécutive, les quantités enlevées de bois ronds ont atteint en 2005 des niveaux records, pour la région de la CEE-ONU prise dans son ensemble. Les prévisions font apparaître une progression en Amérique du Nord et en Russie, mais en Europe une baisse des quantités enlevées en 2006 suivie d’une légère hausse en 2007, en raison des dégâts causés par les tempêtes en Suède, où la presque totalité des ressources forestières abattues par le vent ont maintenant été récoltées, bien qu’une partie de ce bois soit encore entreposée. La Chine domine à présent le commerce mondial de bois ronds, même si sa consommation demeure bien inférieure aux quantités enlevées en Europe ou en Amérique du Nord. En Europe, les prix du bois rond ont augmenté dans la plupart des cas, sous l’effet de la progression de la demande, en particulier celle de sciages de résineux, ainsi que de la forte augmentation des prix du pétrole depuis juin 2004, qui a relevé à la fois les coûts de production et les coûts du transport.

La hausse des prix de l’énergie, de même que les politiques appuyant le développement durable et prônant de plus en plus l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, continuent de favoriser vivement dans certains pays l’expansion de la demande de bois utilisé comme combustible. La demande de produits combustibles transformés, comme les pellettes de bois, en Europe, a accusé une forte croissance, et le commerce international de biocombustibles s’est maintenant bien établi. Le niveau élevé des coûts du transport joue généralement en faveur de la consommation de combustibles transformés qui, à teneur énergétique égale, occupent un moindre volume ou pèsent moins lourd. Il se peut que les coûts de transport exercent une influence sur l’implantation de nouveaux investissements de grande ampleur dans la production d’énergie dérivée du bois, en ce sens que la préférence serait donnée aux zones côtières, où le combustible nécessaire peut être importé aisément, comme c’est déjà le cas aux Pays-Bas et en Suède. Il se pourrait que l’objectif ambitieux de la Chine consistant à accroître la part de la bioénergie sur son marché énergétique global, associé à la superficie limitée de ses propres forêts, se traduise par une augmentation de la demande de combustibles dérivés du bois bien au-delà des frontières de ce pays.

Sciages résineux. Le Comité du bois prévoit que les marchés des sciages résineux continueront de croître pour atteindre de nouveaux niveaux records en 2006 et 2007. La récession dans le secteur du bâtiment aux États-Unis ne devrait pas, apparemment, avoir une forte incidence sur l'ensemble de la région de la CEE-ONU.

On prévoit qu'en 2006 la consommation en Amérique du Nord augmentera de 1,3 % pour atteindre 130 millions de m³ et qu'elle se stabilisera ensuite autour de ce volume en 2007. Les prix des sciages résineux ont été irréguliers mais ont baissé en 2006. En Colombie britannique (Canada), l'épidémie de dendroctone (du pin ponderosa) continue de ravager les forêts de pin de Murray. Le volume du matériel sur pied menacé est estimé à un milliard de m³, surtout si des hivers chauds continuent de faciliter l'invasion des insectes. Le gouvernement a pris des mesures visant à inciter les entreprises à traiter le bois mort. On s'attend en conséquence à une forte augmentation de l'offre en provenance de l'Ouest du Canada au cours des cinq à dix années à venir. Le différend qui opposait depuis très longtemps les États-Unis et le Canada à propos des sciages résineux a semble-t-il été réglé en septembre 2006 : un nouvel accord de sept années a été conclu, qui fixe de nouvelles limites aux exportations du Canada vers les États-Unis à des niveaux de prix définis. Il prévoit le remboursement au Canada de 80 % des 5 milliards de dollars de taxes qui avaient été perçues.

On prévoit que la consommation européenne augmentera d'environ 2 % par an pour atteindre 102 millions m³ en 2007. Les scieries ont reçu davantage de rondins lorsque le niveau élevé des prix a persuadé les propriétaires de forêt privées de vendre du bois. Par contre, quelques pays ont confirmé devoir faire face à une pénurie de rondins pour diverses raisons, notamment le niveau des prix et une augmentation de la capacité des scieries due aux nouveaux investissements très importants dont elles ont fait l'objet. Les prix du bois débité ont également augmenté. On prévoit que la production russe de sciages résineux augmentera de 5 % en 2006 et de 7 % en 2007 pour atteindre le volume record de 21,8 millions de m³, la quasi-totalité de cet accroissement étant destinée à l'exportation.

Sciages feuillus. On prévoit que la demande nord-américaine de sciages feuillus baissera, en raison d'une diminution des mises en chantier dans le bâtiment, de 1,5 % en 2006 pour atteindre 27 millions de m³ et se stabilisera autour de ce volume en 2007. Aux États-Unis, les scieries ont rationalisé leurs méthodes de production et prévoient, pour compenser la baisse de la consommation intérieure, d'augmenter leurs exportations, à destination, de plus en plus, des pays asiatiques. Toutefois, les prix des rondins ont augmenté en particulier à cause du niveau élevé des importations chinoises de grumes de sciage. Les essences de couleur plus claire, l’érable par exemple, sont à la mode. L'offre de bois de feuillu certifié est de plus en plus abondante et les politiques en matière de marchés publics ont servi de catalyseur pour la gestion forestière, la certification et la traçabilité ainsi que les programmes de construction verte. Des associations professionnelles telles que l’American Hardwood Export Council ont élaboré des énoncés de mission et des plans d'action visant à déterminer la légalité des sources.

En Europe, on prévoit que la consommation augmentera de 1,9 % en 2006 et de 0,5 % en 2007 pour atteindre 20 millions de m³. Figurent parmi les forces motrices du marché les politiques en matière de marchés publics qui exigent des assurances en ce qui concerne le caractère durable et la légalité de la production. Les importations ont été soutenues en 2006, progressant de 2 %, mais pourraient reculer en 2007. Les exportations ont peu évolué en 2006 mais pourraient augmenter en 2007 d'après les prévisions de deux des plus grands exportateurs, la Roumanie et la France. Actuellement, le chêne blanc est très prisé de même que quelques essences plus sombres, notamment certaines essences tropicales. Une promotion réussie des bois débités (de sciage) naturels et aux caractéristiques prononcées a entraîné une meilleure utilisation de la ressource. La valeur à l'importation des produits en bois tropicaux de transformation secondaire est désormais la même que celle des produits de transformation primaire, ce qui témoigne de l'efficacité des politiques visant à promouvoir un traitement plus poussé des rondins, des bois de sciage et des bois de placage. Les producteurs et les importateurs tropicaux craignent que les politiques en matière de marchés publics constituent de fait des barrières non tarifaires. De nombreux producteurs de bois tropicaux ne sont pas encore prêts pour appliquer les futurs règlements de l'Union européenne concernant la construction (« étiquetage CE ») applicables à tous les matériaux de construction. Si les producteurs ne prennent pas les mesures pour obtenir les autorisations nécessaires, ils risquent d'être exclus d'un marché important. La communauté internationale, notamment l’OIBT, devrait envisager d'aider les exportateurs de bois tropicaux à évaluer la situation et à faire le nécessaire pour y faire face.

Panneaux en bois. La consommation globale des panneaux en Europe devrait atteindre des niveaux records en 2006 (64,7 millions de m³) en raison d'une forte demande des secteurs consommateurs : construction résidentielle, meubles, parquets et moulures profilées. Les coûts de l'énergie, de la résine et des transports se sont envolés à cause du niveau élevé des prix du pétrole. Toutefois, les prix des panneaux n'ont pas augmenté, ce qui diminue considérablement la rentabilité. En Amérique du Nord, la consommation de panneaux devrait, à cause de la diminution du nombre de mises en chantier, baisser de 3,5 % à 65 millions de m³ en 2006 et se stabiliser en 2007. Le ralentissement de la demande coïncide avec les investissements prévus dans les fabriques de panneaux structuraux orientés si bien que le taux d'utilisation de la capacité est passé de 99 % en 2005 à 80 % en 2008, d'où des conséquences négatives pour les profits. La situation devrait rester plus ou moins stable en ce qui concerne les panneaux de fibres à densité moyenne tandis que la production de contreplaqués, qui continuent à perdre des parts de marché en faveur des OSB, et celle des panneaux de particules devraient baisser en 2006 de 3,1 % et 12,6 % respectivement. En Russie, on prévoit que la production de panneaux augmentera de 8,8 % en 2006 et de 9,7 % en 2007 pour atteindre un volume de 9,3 millions de m³. La majeure partie de cette augmentation sera absorbée par le marché intérieur plutôt que par les marchés extérieurs mais cela dépendra de l'expansion prévue de la production de panneaux de fibres de densité moyenne, qui devrait tripler et atteindre 1,2 million de m³.

Pâte de bois et papier. Les marchés mondiaux de la pâte de bois et du papier sont restés fermes la plupart du temps en 2005 et au premier semestre 2006, l'expansion de la capacité de production dans la région de la CEE-ONU restant limitée. Les marchés ont été caractérisés par des prix généralement élevés pour la plupart des produits, avec un maintien de la tendance générale à la hausse des prix observée depuis 2003. En 2005, la production et la consommation de pâte de bois et de papier ont baissé à la fois au Canada et aux États-Unis tandis que les producteurs de papier européens établissaient un nouveau record de production. En 2006 et 2007, la consommation européenne de papier et de carton devrait rester à peu près stable mais la production et les exportations augmenteront légèrement en 2006. La situation ne devrait pas beaucoup évoluer en Amérique du Nord pour ce qui est de la production et du volume du commerce du papier et du carton après la baisse de la consommation observée ces dernières années. En Russie, la progression régulière de la consommation et de la production devrait se poursuivre et augmenter de 6,2% et 3,7% respectivement en 2006, et de 5,4% et 3,5% en 2007.

Produits ligneux à valeur ajoutée. On a observé une croissance phénoménale des exportations de meubles de la Chine et de l'Asie du sud-est vers les cinq principaux pays importateurs, à savoir les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon. Les échanges de meubles à l'échelle mondiale se sont développés plus vite et plus largement que prévu, ce qui a eu de graves conséquences pour les fabricants, en particulier aux États-Unis. En Chine, les coûts de la main-d’œuvre sont bas mais les grandes entreprises sont très efficaces et la qualité des produits est également élevée. Les États-Unis et l'Europe importent de Chine respectivement 43 % et 33 % de leurs meubles en bois. La Chine pourrait bien être actuellement le premier exportateur mondial de meubles, détrônant ainsi l'Italie qui occupait cette place depuis longtemps. On observe des conséquences similaires dans le domaine des revêtements de sol. Le bois a augmenté sa part dans ce secteur en Europe mais doit faire face à la concurrence très rude des produits non ligneux et des revêtements importés. S'agissant des parquets, par exemple, la Chine a augmenté sa part de marché qui est passée d'environ 10 % en 2000 à plus de 35 % en 2005. En réponse à ces pressions, une campagne de marketing a été lancée pour promouvoir les parquets en « bois véritable » auprès des consommateurs et les encourager à privilégier ce matériau.

Tableaux

Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec:

Ed Pepke
Section du bois de la CEE-ONU/FAO
Division du développement du commerce et du bois
Commission économique des Nations Unies pour l’Europe
Palais des Nations, bureau 448
CH - 1211 Genève 10, Suisse

Téléphone: +41 (0) 22 917 2872
Télécopie: +41 (0) 22 917 0041
E-mail: [email protected]

Site Web: http://www.unece.org/trade/timber


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1Des informations complémentaires sur le Comité du bois et la Commission forestière européenne de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) sont disponibles sur leur site Internet :

Réf: ECE/TIM/06/N01