MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE

DIRECTION DE L'ESPACE RURAL ET DE LA FORET

Sous-Direction des Industries du Bois

 

 

 

COMITE DU BOIS

 

CEE/NU

Commission économique pour l�Europe

des Nations Unies

 

58ème SESSION

 

 

 

 

LE MARCHE DU BOIS EN FRANCE

SITUATION ACTUELLE ET

PERSPECTIVES

A COURT TERME

Septembre 2000

 

 

 

SOMMAIRE

1 Conjoncture générale *

Note de conjoncture INSEE, juin 99 *

2 Marché des bois sur pied et façonnés *

Conjoncture *

Prix *

Le Chêne *

Le Hêtre *

Les autres feuillus *

Le sapin-épicéa *

Le pin sylvestre *

Le pin maritime *

Les autres résineux *

Les taillis et autres petits bois *

Chablis : tendances constatées au 1er semestre 2000 *

3 Marché des sciages *

Sciages de résineux *

Sciages de feuillus *

Sciages de chêne *

Sciages de hêtre *

Sciages de peuplier *

4 Industries des panneaux à base de bois *

Panneaux de particules et de fibres *

Panneaux de contre-plaqué *

5 Industries des pâtes, papiers et cartons *

L�industrie française des pâtes, papiers et cartons en 1999 *

Perspectives 2000 *

Réception de bois dans les usines de pâte *

6 Marché du bois énergie *

7 Marché des produits certifiés *

Conclusion *

Annexe 1 (commerce extérieur) *

Annexe 2 (tableau quantitatif) *

 

 

1 Conjoncture générale

 

Note de conjoncture INSEE, juin 99

� Plein régime �

L'élément le plus marquant de la situation conjoncturelle française est la persistance d'une demande intérieure très vigoureuse. Elle est le reflet d'anticipations très optimistes des entreprises comme des ménages. A cette vigueur de la demande intérieure vient s'ajouter le dynamisme des exportations : celles-ci croissent depuis le printemps 1999 à un rythme de 10% l'an.

Il est toutefois vraisemblable que l'environnement international de la zone euro a passé son pic d'activité, en raison du resserrement progressif des politiques monétaires. Le ralentissement de l'économie américaine est engagé, même s'il n'est pas sûr que l'infléchissement récent de la demande ne soit pas suivi de signaux contraires. Un atterrissage brutal est toujours possible. A l'inverse, la croissance dans la zone euro tend plutôt à se raffermir encore, avec une accélération en Allemagne et peut-être en Italie, ces deux pays pouvant retrouver une consommation des ménages plus vigoureuse. Le rééquilibrage entre la croissance européenne et la croissance américaine est ainsi en cours.

En France, la progression du PIB au premier trimestre semble davantage le reflet d'une faiblesse temporaire de l'offre au tournant de l'année que d'une inflexion de la tendance sous-jacente de la croissance en France. Celle-ci est en effet nettement supérieure à 3%. De fait, l'économie française se situe dans la quatrième année d'une phase d'expansion dont on n'entrevoit pas le terme. Le contexte monétaire et budgétaire reste favorable. L'augmentation des revenus d'activité assure la progression de la consommation malgré la légère remontée de l'inflation. La reconstitution des stocks, normale dans cette phase du cycle, devrait apporter une contribution à la croissance. Ce ne serait pas le cas des échanges extérieurs, la même vigueur caractérisant les importations et les exportations. Par contre, la contribution de l'investissement tend à s'accroître. Une des caractéristiques de la reprise actuelle est en effet, en réponse à la vigueur de la demande anticipée, un renforcement de l'offre à partir d'une forte augmentation des moyens de production. Ainsi le taux d'investissement, en vif redressement depuis la mi-1997, retrouvera à la fin de cette année le niveau record atteint dix ans plus tôt au sommet du cycle précédent. L'emploi évoluerait de façon tout aussi exceptionnelle : plus de 500 000 postes de travail seraient créés en 2000. Le taux de chômage ne devrait que légèrement excéder 9% à la fin de cette année.

La contrepartie de la croissance actuelle, qui permettrait une progression du PIB de 3,5% en moyenne annuelle, est le développement de tensions. Celles-ci ne constitueraient pas cette année, sauf pour quelques branches dont la construction, un frein à l'activité. Ainsi, dans l'industrie, le taux d'utilisation des capacités de production serait encore à l'hiver un point en deçà du maximum de la fin des années 1980. L'inflation sous-jacente se redresse lentement. Le glissement annuel des prix à la consommation, dont la remontée reflète essentiellement la hausse de l'inflation importée, se maintiendrait au-dessus de 1,5% sur la majeure partie de l'année. Sous l'hypothèse d'une stabilisation du cours du pétrole à 25 $/b, il s'infléchirait en décembre, revenant à 1,2%.

 

2 Marché des bois sur pied et façonnés

 

Les données suivantes, provenant des ventes de l�Office national des forêts, donnent un bon aperçu de l�évolution du marché pour les principales essences.

Conjoncture

L�embellie qui s�était dessinée au second semestre de 1998 s�est confirmée tout au long de l�année 1999. L�économie mondiale s�était apaisée après les remous monétaires et financiers qu�elle avait connus l�année précédente ; la croissance régnait toujours aux Etats-Unis ; certains pays d�Asie amorçaient une reprise ; le Japon se maintenait grâce à divers plans de relance gouvernementaux et la Chine présentait toujours un caractère très demandeur malgré des difficultés économiques.

Dans la zone européenne, le niveau élevé de confiance des consommateurs et la reprise graduelle des marchés d�exportation engendrait une accélération de la croissance.

En France, à la veille des grandes ventes d�automne, la plupart des indicateurs économiques étaient au vert : consommation soutenue, reprise des exportations, bonne tenue de l�activité des secteurs du bâtiment et de l�ameublement, amélioration de l�industrie de la pâte à papier etc.

Dans l�ensemble, le bilan des ventes de 1999 en forêt publique a confirmé cette bonne orientation : les invendus ont été réduits et le prix moyen du bois toutes essences confondues s�est revalorisé de 4 % par rapport à l�année précédente.

Malheureusement l�année se terminera sur une note beaucoup plus sombre avec les tempêtes qui ont ravagé la France à la fin du mois de décembre, entraînant leurs lots de morts, de destruction de bâtiments et de saccage des forêts.

Prix

La hausse moyenne constatée en 1999 recouvre en fait une hausse sensible sur le chêne et le pin maritime, une hausse plus modérée sur le hêtre et un léger tassement sur le sapin-épicéa et le pin sylvestre.

Le Chêne

Le marché s�en est montré très demandeur, en particulier pour le merrain mais aussi pour toutes les autres qualités. La hausse moyenne s�est chiffrée à 8 % par rapport à 1998.

Le Hêtre

Toujours soutendue par la demande chinoise, la concurrence a été vive sur les gros bois de hêtre blanc (localisés surtout dans l�Est de la France). Les autres qualités se sont vendues à des prix plus stables. La hausse moyenne ressort à 3 %.

A l�automne, les invendus � soit 13 % - ont été voisins de ceux de l�an passé. La hausse moyenne des prix atteint 4 % ; les hausses les plus fortes ont été enregistrées en Lorraine ; en revanche, en Franche-Comté et en Bourgogne, les prix ont semblé plafonner, voire se tasser un peu ; il est vrai que les prix de Haute-Saône avaient atteint des niveaux records à l�automne 1997. En Picardie et en Normandie, les prix ont stagné dans quelques ventes et marqué quelques points de hausse dans d�autres ; la hausse s�est toutefois accentuée dans les dernières ventes (Villers-Cotterêts et Rouen).

Les autres feuillus

Ce regroupement d�essences diverses est très hétérogène et ne facilite pas l�analyse. Comme à l�accoutumée, les essences fruitières tel le merisier ou l�alisier ont paru toujours recherchées ; la tendance du frêne est demeurée irrégulière selon les régions ; les essences destinées à la trituration sont parties, mais à des prix plutôt faibles.

Le sapin-épicéa

La stabilité un peu hésitante des premières ventes a évolué en un tassement quasi-uniforme de 3 %. En effet, les prix des sciages nordiques à l�importation restaient très compétitifs et la concurrence était importante, le marché de l�emballage était beaucoup plus serré avec la concurrence des pays de l�Est.

Le pin sylvestre

La tendance a été la même que pour le sapin-épicéa..

Le pin maritime

Sous l�influence des achats espagnols, cette essence est apparue en hausse marquée en matière de bois d��uvre (+ 12 %). Les prix des bois d�industrie se sont avérés également très fermes.

Les autres résineux

Bonne demande et prix fermes ont caractérisé ces essences essentiellement localisées dans le sud-est.

Les taillis et autres petits bois

L�écoulement en a été relativement aisé à des prix stables.

Chablis : tendances constatées au 1er semestre 2000

Au total, les tempêtes de fin décembre 1999 ont abattu, en forêt publique, 47 millions de m3, dont on estime que 30 millions sont commercialisables.

Sur ces 30 millions de m3, plus de 14 millions ont été commercialisés au premier semestre 2000, 2 millions sont stockés ou en cours de stockage par voie humide, 9 millions sont stockés en forêt et le reste sera offert au cours du second semestre.

Sur pied, la baisse des prix observée, liée tant à une décote technique, qu�à une augmentation des frais d�exploitation et de débardage, ainsi qu�à la pléthore de l�offre, varie selon les essences : nulle ou faible sur le chêne de qualité, elle est beaucoup plus accentuée sur le hêtre (-35 à 50 %) et sur les résineux (-40 à 60 %).

Si la plus grande partie de ces bois ont été vendus aux acheteurs français habituels, 10% l�ont été directement à des étrangers venant d�Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Pologne, Turquie, Chine.

 

3 Marché des sciages

 

Sciages de résineux

Tout au long de l'année 1999, l'activité des scieries de résineux a continué de progresser, soutenue par une très forte demande des secteurs de la construction et de l'emballage.

Cette situation s'est traduit par une augmentation du volume des sciages produits de 4,7 % par rapport à 1998.

Les volumes considérables de bois renversés par les tempêtes de décembre 1999 représentant en moyenne 2 à 3 ans de production mais dans certaines régions bien davantage, laissaient craindre un retournement de tendance sur le marché du sciage.

Il n'en a heureusement rien été et l'excellent niveau de la demande dans toutes les qualités a permis aux scieurs de maintenir le niveau des prix de leurs sciages et même, dans certains cas, de procéder à des réajustements de l'ordre de 25 à 30 F du m3, malgré une baisse des prix d'achat des bois de chablis proposés sur le marché.

Les mesures d'aides à l'exploitation, au transport et au stockage des grumes ont eu un effet de régulation du marché et ont permis de compenser en partie les surcoûts liés à l'exploitation de ces chablis.

En ce début d'automne, les scieries de sapin épicéa bénéficient toujours d'un très bon niveau d'activité, la demande continuant à être exceptionnellement bonne, dopée notamment par les travaux de reconstruction d'après la tempête.

Les carnets de commande des entreprises sont chargés et les stocks de sciages quasi inexistants. Les professionnels estiment que la demande en bois de charpente a progressé de 15 à 20 % en 2000. Il faut noter cependant ces dernières semaines, notamment dans l'Est, sur les sciages de courtes longueurs (2 à 3,50 m), un écoulement qui devient plus difficile du fait du grand nombre de bois cassés par la tempête qui ne permet de produire que des coursons. Cette situation n'est cependant pas constatée dans toutes les régions productrices. Un certain tassement sur les bois de fermette est également perceptible ces dernières semaines, du à une concurrence des bois allemands.

Paradoxalement, les bois de coffrage et d'emballage sont encore très demandés malgré une offre, sur ces marchés, de bois comportant des traces de piqûres ou de bleuissement.

La hausse de la parité du dollar a favorisé les exportations des grands pays producteurs de résineux vers les USA et vers les pays de la zone dollar.

Dans le négoce et sur les ports, les stocks de sciages sont assez importants, les Russes et les pays baltes étant à nouveau présents sur le marché français.

La demande à l'exportation est active vers l'Espagne et la Grande Bretagne, un peu moins soutenue vers l'Italie. Dans les pays du pourtour méditerranéen, on note la présence de sciages roumains mais à des prix négociés en dollar.

Sur les sciages de pin, le volume produit par les scieries du massif aquitain est en augmentation de 20 à 30 % par rapport à la période correspondante de 1999.

La demande est soutenue et les prix sont très fermes sur les sciages de qualité dont l'offre se raréfie du fait de l'augmentation des bois portant des traces de bleu issus des chablis.

Cette demande est également très bonne tant en qualité charpente, à des prix stables, que sur les sciages de qualité palette-emballage.

Sciages de feuillus

Sciages de chêne

Le niveau de la demande au cours de l'année sous revue n'a jamais été aussi élevé depuis 1992. Cette essence bénéficie d'une très bonne reprise du marché français sur les plots secs et les avivés.

On enregistre une très bonne activité dans le parquet, dont les surfaces gagnées sur les moquettes atteignent 25 % en 5 ans.

Dans le meuble et la cuisine, le volume de la demande a progressé de plus de 30 % en 3 ans.

Le secteur de l'escalier revient progressivement aux bois français chêne et hêtre.

La demande est cependant plus sélective. Ainsi, les sciages aubieux sont moins prisés par le secteur parquet.

Bonne tenue du marché de la charpente pour la rénovation.

La majorité des scieurs, principalement dans les régions touchées par les chablis, ont procédé au stockage de grumes par aspersion, permettant ainsi de réguler l'offre abondante de chablis.

Néanmoins sur les bois abattus par la tempête et restés en forêt, des attaques de piqûres d'insectes sont remarquées dans certaines régions, même si les conditions climatiques de cet été se sont révélées particulièrement favorables à la meilleure conservation possible de ces bois.

Sciages de hêtre

La demande se maintient également à un très bon niveau d'activité, à des prix stables depuis le début de l'année sur le marché français, tant sur les produits du sciage que sur les débits sur liste.

Cette situation résulte d'un bon niveau de l'activité des secteurs du parquet et du sciage notamment.

A l'exportation, le très haut niveau de la demande du marché chinois a une forte incidence sur le niveau d'activité des scieries. Cette demande est également soutenue sur les marchés européens.

Sciages de peuplier

La demande est stable sur ce marché qui est principalement axé pour les sciages de qualité courante, sur le secteur de la palette, et pour les qualités supérieures sur la planche à cercueil pour l'incinération dont la demande est toujours exponentielle malgré toutefois des produits ou essences concurrentes.

Autre secteur utilisateur, l'ameublement qui utilise cette essence pour les parties non visibles (fonds de tiroirs, fonds d'armoires).

A noter en revanche, l'effondrement de la demande traditionnelle du secteur de la literie passée au pin ou à des produits concurrents.

Cette essence a payé un lourd tribut à la tempête de décembre 1999, ce qui pourrait à terme déstabiliser l'approvisionnement des entreprises de sciage.

 

4 Industries des panneaux à base de bois

 

Panneaux de particules et de fibres

Durant l�année 1999, la demande des ménages s�est montrée très dynamique tant dans le secteur du logement que dans celui de l�ameublement. Ces deux secteurs présentent pour 1999 des résultats en croissance avec peut-être une croissance plus marquée dans la construction que dans le meuble. Le meuble, sur les neuf premiers mois de 1999, enregistre une progression en valeur de 3,7% par rapport à 1998. La consommation domestique de meubles neufs montrerait en 1999/1998 une progression de +1% (estimation provisoire) (source UNIFA et IPEA).

Ces deux secteurs étant les clients privilégiés de l�industrie des panneaux de process, celle-ci n�a pu qu�en ressentir des effets bénéfiques.

En 1999, les panneaux de process (panneaux de particules, panneaux de fibres dont MDF, OSB) ont enregistré une augmentation de production de l�ordre de 2,6 % en ce qui concerne les panneaux de particules avec les OSB. Pour les MDF, la croissance de la production est donnée à deux chiffres, de l�ordre de 14% . Elle devrait continuer à croître dans les prochaines années avec la mise en route de la nouvelle unité de production de MDF à Bazeilles dans les Ardennes.

On note cependant une augmentation des stocks en fin 1999, tout en restant dans des limites raisonnables.

La consommation intérieure apparente des panneaux à base de bois a été bonne durant l�année 1999

Le premier trimestre de l�année 2000 ainsi que le second trimestre ont, dans le secteur des panneaux en France, confirmé la bonne tenue de 1999. Un fort déstockage est intervenu. Il en résulte que la croissance de la production en fin de 2ème trimestre est faible voire stable en ce qui concerne les panneaux de particules alors que les ventes progressent tant en France qu�à l�Export. Par contre les panneaux de fibres de moyenne densité (MDF) ont fortement progressé durant le premier semestre 2000 (de l�ordre de 6 % pour la production). Il en est de même pour les panneaux de lamelles longues et orientées (OSB). La mise en route de la nouvelle unité a donné un coupe de fouet à la production et aux ventes.

En raison de la bonne tenue tant de la construction que des fabrications de meubles, on peut espérer que la situation à la fin de l�année 2000 sera identique, c�est à dire une légère croissance pour le panneau de particules, une croissance soutenue pour le MDF et l�OSB.

Pour 2001, on pense qu�il est raisonnable de tabler sur une stabilité légèrement croissante de l�ensemble des panneaux.

Panneaux de contre-plaqué

L'année 1999 a été une année difficile pour l'industrie française du contreplaqué.

Globalement, la production annuelle a été légèrement inférieure à celle de 1998, mais avec une baisse importante (associée à une augmentation des stocks de plus de 25%) au premier semestre, alors que le second semestre laissait apparaître une reprise de l'activité.

Cette baisse de production a été limitée grâce au développement des ventes à l'exportation, les volumes vendus sur le marché français au cours de l'année étant inférieurs à ceux vendus dans le reste de l'Europe.

Une analyse plus fine met en évidence une augmentation de l'activité en contreplaqué résineux au détriment du contreplaqué exotique. Ce dernier a été fortement pénalisé par une hausse de l'ordre de 10% du prix des grumes d'okoumé en provenance du Gabon, sans amélioration nette de la qualité de ces bois. Sur un marché peu porteur, la hausse des prix de vente liée à la répercussion de ces coûts supplémentaires a été difficile à imposer.

L'amélioration constatée en fin d'année devrait se poursuivre au cours de l'année 2000. La reprise économique générale et la faiblesse de l'Euro par rapport au dollar devraient être favorables au développement du marché français et à une limitation des importations.

 

5 Industries des pâtes, papiers et cartons

 

L�industrie française des pâtes, papiers et cartons en 1999 

L�industrie papetière française a bénéficié au second semestre 1999 d�une vigoureuse reprise sur les marchés européens et mondiaux. Ceci a entraîné une consommation de papiers et cartons de plus en plus soutenue, stimulant à son tour la demande de pâte.

La production française de papiers et cartons en 1999 a atteint 9,6 millions de tonnes, soit 4,8% de plus qu�en 1998. Les volumes exportés, qui représentent désormais 50% des débouchés de cette industrie, se sont accrus de 12,5% en 1999.

Quand à la consommation apparente de papiers et cartons, avec près de 11 millions de tonnes, elle s�est accrue de 2,4% sur l�ensemble de l�année 1999.

La reprise de l�activité dans ce secteur a entraîné au second semestre 1999 un relèvement progressif des prix de vente, fortement dégradés au cours de la période précédente. Les résultats financiers des sociétés papetières françaises se sont légèrement améliorés dans l�ensemble, mais leur rentabilité demeure globalement inférieure à celle de leurs concurrentes étrangères.

Le dynamisme retrouvé du secteur des papiers et cartons a à son tour dopé la demande de pâtes. Mais l�offre de pâte ayant peu progressé ces dernières années (investissements découragés par une rentabilité insuffisante, fermetures d�usines�), de sérieuses tensions ont fini par apparaître sur le marché des pâtes (carnets de commandes saturés, taux d�exploitation élevés), engendrant un climat favorable au relèvement du cours des pâtes, amorcé courant 1999 et qui se poursuivait encore en juillet 2000 (710 $/t, encore loin toutefois des 1000 $/t frôlés en 1995).

En 1999 les usines françaises de pâte à papier ont produit 2,6 millions de tonnes, soit une baisse d�environ 3% par rapport à 1998, s�expliquant par la fermeture d�une usine, par la conversion d�une autre aux fibres de récupération, par des arrêts pour travaux et améliorations, par des arrêts conjoncturels enfin.

Compte tenu des importations (un peu plus de 2 millions de tonnes) et des exportations (près de 400 000 tonnes), il se dégage pour l�exercice 1999 une consommation apparente de pâte par la France de l�ordre de 4,2 millions de tonnes (contre un peu plus de 4 millions de tonnes en 1998).

Perspectives 2000 

L�année 2000 s�est ouverte sous de bons auspices, et la conjoncture favorable observée au second semestre 1999 devrait se poursuivre, dans le cadre d�une croissance économique générale estimée pour la France à 3% au moins par les experts. L�évolution actuelle de la parité de l�euro est favorable à la compétitivité des sites européens, et les perspectives à court/moyen terme incluent une poursuite de la restructuration/concentration des groupes papetiers dans le monde.

- En 2000 la consommation de bois de trituration devrait (hors stockages) augmenter de 6,2% par rapport à 1999. Ceci reflète la bonne activité régnant sur le marché des pâtes : cette industrie est en plein cycle ascendant et son évolution, qui se situe dans un contexte mondial, n�est aucunement influencée, au niveau du marché, par l�effet chablis. Le cours de la pâte à papier de référence se relève depuis fin 1999, pour atteindre 710 $/tonne en juillet 2000 (ce qui reste néanmoins loin des 1000 $/tonne frôlés en 1995).

- Notons par ailleurs que les parcs de stockage de bois d�industrie pourraient s�établir à près de quelque 800 000 tonnes de rondins de trituration en 2000-2001 (600 000 t en 2000, 200 000 t en 2001).

- En 2001, le niveau de la production de pâte ne devrait pas sensiblement évoluer par rapport à 2000. On prévoit une augmentation de la consommation de bois de trituration de près de 5% sur 2000 : en effet, les problèmes techniques et les perturbations d�approvisionnement liés aux effets des tempêtes devraient avoir disparu début 2000, et par ailleurs la modernisation continue des sites génère des augmentations de capacités.

Les pâtes mécaniques, qui nécessitent du bois frais, devraient connaître une période sensible dès mars 2001 si des ventes de nouvelles coupes ne sont pas organisées. Un suivi précis de l�évolution de la qualité des bois stockés en forêt ou sur parc sera assuré pour déterminer les conséquences pour les process par anticipation.

Réception de bois dans les usines de pâte

produit

année

Consommation apparente

réceptions de bois par les usines productrices de pâte en milliers de tonnes brutes

Total

Dont import

Rondins feuillus

1997

1998

1999

2000

2001

3 158

3 009

3 044

3 298

3 400

251

220

176

166

250

Rondins résineux

1997

1998

1999

2000

2001

3 496

3 299

3 212

3 691

3 900

85

89

88

51

100

PCS

1997

1998

1999

2000

2001

3 350

3 336

2 999

2 849

3 000

707

660

421

216

300

Total

1997

1998

1999

2000

2001

10 004

9 644

9 255

9 838

10 300

1 043

969

685

433

650

(pour les années 2000 et 2001 : prévisions)

 

6 Marché du bois énergie

 

La récolte de bois de feu commercialisée annuellement s�élève à 2,5 Mm3. On estime toutefois qu�environ 18 Mm3 supplémentaires de bois de feu sont prélevés en forêt chaque année en dehors des circuits commerciaux. Si on y ajoute 10 Mm3 de bois de feu prélevés en dehors des forêts (haies, bosquets) et 10 Mm3 de sous-produits de l�industrie du bois, le volume annuel total de bois-énergie consommé en France s�élève à 40 Mm3. (source : étude inventaire forestier national � agence de l�environnement et de la maîtrise de l�énergie)

 

7 Marché des produits certifiés

 

Malgré la création d�un groupe d�acheteurs français par WWF pour développer la demande de produits certifiés FSC en France, le marché de ces produits reste pour l�instant quasi-inexistant. Le problème se pose toutefois pour l�exportation de certains produits dérivés du bois, notamment vers le Royaume-Uni.

 

Conclusion

 

La conjoncture générale a été très favorable au développement des industries du bois en 1999 et continue à l�être en 2000. La tempête de décembre 1999, d�une ampleur jusqu�alors inconnue, a sérieusement perturbé cet élan. Les propriétaires forestiers payent le plus lourd tribut, les prix des bois ronds ayant chuté très fortement (de façon très variable suivant les essences et les qualités). La filière de transformation a réagi pour limiter les impacts négatifs de cette catastrophe sur son économie, en mettant à profit les outils et moyens mis à sa disposition par le gouvernement pour valoriser les bois abattus et dégager les parcelles sinistrées. Il n�est pas interdit d�espérer que ces bouleversements auront à moyen terme un effet bénéfique sur la modernisation et l�organisation de la filière forêt-bois, comme l�avaient constaté nos collègues allemands après les chablis de 1990.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce document a été réalisé avec la collaboration de :

Patrice Anne (UIB)

Sylvie Benda-Alvarez (ONF)

François Bessières (SCEES)

Bernard Chevaldonnet (UIB)

Yves Costrel (FNB)

Dominique Coutrot (UIB)

Marie-Jeanne Prudhommeaux (SESSI)

Marie-Claude Sauvestre (fédération des pâtes)

Synthèse et mise en forme : Paul Delduc (Ministère de l'agriculture et de la pêche)

 

Annexe 1 (commerce extérieur)

 

 

Annexe 2 (tableau quantitatif)